MONUMENTALES
Collégiale Saint-Martin du Puy. Bollène
Collégiale Saint-Martin
du Puy. Bollène
Quand la D.R.A.C fait appel à un maître-verrier, c’est généralement pour réaliser des vitraux aux plombs appelées vitreries de verres soufflés à la bouche de tons battus. Souvent destinées à clôturer des baies qui devraient recevoir ultérieurement des créations. Procédés mis en place fautent de moyens.
J’ai proposé à l’architecte des MH et à la maire de fournir, à la place et au même prix, des grisailles, ce qui m’a permis de pouvoir m’exprimer artistiquement parlant.
À l’origine, la grisaille est une battiture de fer oxydée et de verre, en clair de la rouille et du verre en poudre fine. Cette poudre est mélangée à un liquide, eau, vinaigre ou essence de térébenthine (véhicule) et à un liant (colle) gomme arabique, sucre, essence grasse. Ces différents ingrédients donnent différentes consistances et donc des effets différents. Chaque verrier à sa formule de prédilection. Pour ma part, je travaille au vinaigre et à la gomme arabique.
La technique employée pour les vitraux de Bollène s’appelle un moucharabieh, ou « Cages à mouches », en jargon de métier.
Elle existe depuis le haut Moyen Âge et consiste à tracer des petits carrés afin de filtrer la lumière, un peu comme une passoire. Contrairement à l’opalescent ou au dépoli où la lumière est diffusée dans le verre, ici, elle est tamisée, ce qui donne un effet très particulier. En effet, avec le temps, les verres anciens ont été dépolis et depuis le 19ᵉ siècle jusqu’à nos jours, ils le sont volontairement.
En fait, nous avons le même aperçu au 12ᵉ siècle. Pour personnaliser un peu plus cette œuvre, j’ai opté pour des couleurs différentes à chaque baie en alternant une couleur de verre et une couleur de grisaille.
De plus, les motifs des cages à mouches dessinent le monogramme du saint à qui la chapelle est dédiée.