MONUMENTALES

TRANSEPT SUD
ÉGLISE SAINT-MARTIN DE ROMILLY-SUR-SEINE

ÉGLISE SAINT-MARTIN DE ROMILLY-SUR-SEINE

J’ai fait un rêve…

En m’appuyant sur les propositions du père Bernardo Colménares, curé de Romilly-sur-Seine, j’ai longuement réfléchi aux vitraux de l’église Saint-Martin. Pour leur redonner toute la grandeur qu’ils méritent, je les ai imaginés sur un chemin de lumière qui soutiendrait et accompagnerait scrupuleusement le cheminement spirituel.

Ils se déclineraient au nord dans des couleurs froides, vert et bleu, pour symboliser l’eau, la progression géométrique et la teinte des verres soufflés à la bouche qui se déversent du haut vers le bas comme autant de cascades infiniment colorées.

Les couleurs chaudes au sud, jaune-orangé-rouge symbolisent le feu, comme une source de lumière intarissable. La progression géométrique et la teinte des verres soufflés à la bouche s’élèveraient du bas vers le haut comme autant de faisceaux lumineux.

En pénétrant dans l’édifice, la coloration passe subtilement du jaune, symbolisant le corps, au violet tout près du chœur, incontournable couleur de l’église* figurant avant tout l’âme spirituelle.

Sur chaque baie, le thème correspondant est explicitement représenté de manière suggestive

J’ai particulièrement fait attention aux thèmes de l’eau et la lumière, qui sont présents dans tous les vitraux. J’ai tenté de concilier le sujet de manière explicite, le parallèle entre la lumière et l’eau ainsi que l’ancien et le Nouveau Testament. Pour exemple, l’eau de la séparation des eaux et la pêche miraculeuse est la même, le puits de Jacob et la Samaritaine, la traversée de la mer Rouge et l’aveugle né.

Le Baptême du Christ voudrait donner le sentiment que c’est l’eau purifiée par son Baptême qui inonde l’église avant (l’ancien) et après (le nouveau). De même pour la lumière lui faisant face.
Toutes ces correspondances font que certaines maquettes ne sont pas définitives et sont sujettes à débats pouvant les faire évoluer, cependant celles du transept sont très avancées et influencent les autres.

Le bien-être en perspective

Une fois l’ensemble réalisé, une lumière douce et apaisante jaillira, comme un appel irrésistible à la prière, au recueillement et à la méditation. La simplicité du dessin plairait à St-Bernard et aux Cisterciens. Effectivement, nous avons tous entendu parler de la colore-thérapie comme de ses bienfaits et il n’est pas à exclure une impression plus forte qu’un simple ressenti de bien-être pour la plus grande gloire de Notre Seigneur.

Depuis longtemps, j’ai l’habitude de mener des chantiers d’envergure avec l’atelier Vitrail Saint-Georges. Je suis catholique pratiquant et, depuis 35 ans que j’exerce ce métier, je fréquente quotidiennement les édifices religieux. D’où ma solide connaissance de l’iconographie et de la symbolique qui s’y rattache.

* Les trois couleurs primaires de la palette du peintre JRB (à ne pas confondre avec la trichromie additive RVB ou la trichromie soustractive CMJN) sont le Jaune, le Rouge et le Bleu.

Dans les vitraux du Moyen Âge, le jaune est associé au corps, représentant les choses de ce monde. Le Rouge : l’âme, les forces vitales, Dieu le père. Le Bleu l’esprit. Ainsi, Judas est couramment représenté en jaune. La couleur de l’église est donc le violet, l’âme spirituelle détachée des choses matérielles. Dans l’Antiquité, l’orange est la couleur de Vénus, l’âme au service du corps et le vert, celle de Mars, dieu de la guerre, l’intelligence ou esprit au service du corps.

Jésus est représenté en rouge durant son séjour terrestre et en blanc après la Résurrection, équilibre parfait du corps, de l’âme et de l’esprit comme dans la théorie tri-chromique ou la lumière blanche est composée des trois couleurs primaires additives.

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